Ho Chi Minh City
- Rémi & Justine
- 17 nov. 2019
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 24 nov. 2019
Aka Saïgon pour les plus vieux/nostalgiques d'entre vous (quoi que la plupart des vietnamiens préfèrent cet ancien nom).
Après une arrivée matinale à l'aéroport, 30min de taxi bouchonnées et le dépôt des sacs à l'hôtel, petite exploration de la ville avant la sieste. 10 millions d'habitants (ville la plus peuplée du pays), 7 millions de scooters, 2 millions de voitures (source chauffeur de taxi porté sur l'escroquerie). Un trafic perpétuel de scooters globules rouges des larges artères de la ville.
Dans le District 1, quartier le plus touristique de la métropole (assez similaire aux alentours toutefois), quelques rares espaces verts bienvenus pour absorber un peu de chaleur et de monoxyde d'azote. Traversés quand même par quelques routes, pas de grands parcs de type jardin du Luxembourg. La sociologie de comptoir que l'on peut proposer est que la ville, c'est la ville, et que la campagne/verdure c'est pour les bouseux. Mais on y croise quand même comme chez nous quelques sportifs, de jeunes couples sur les bancs ou bien des discussions dans l'herbe.
Après une grosse sieste, un premier repas au pif sur une carte locale à 63000 VND pour 2 (1€=25000 dong) et une nuit, crapahutage d'une heure le lendemain matin pour visiter une pagode dite de l'empereur de Jade (construite par les communautés chinoises en 1909), puis passage par Notre-Dame et la poste. La colonisation ça a du bon quand même !
Premier café vietnamien dans une calme ruelle adjacente, plutôt très bon (café + lait concentré + glaçons), puis heureux passage par le très photogénique 14ème festival international (lire asiatique) de nourriture.
Vient ensuite la visite du musée de la guerre du Vietnam (War remnants museum en anglais, auparavant musée des crimes de guerres chinois et américains mais le nom a changé depuis 2000 environ. Le temps (ou l'argent américain ?) efface vite les blessures, et les vietnamiens sont paraît-il résilients. Pour preuve, il y aurait un cocktail local nommé B-52.).
A l'entrée, des impressionnantes machines de guerre comme on en voit dans les documentaires ou films sur la guerre. Au rez-de-chaussée, une salle sur les mouvements anti-guerre aux USA, notamment sur les GI anti-guerre, une autre avec de jolies photos et affiches de protestations à travers le monde. Au premier, des photos plus ou moins trash des atrocités de la guerre, des témoignages écrits de soldats américains sur les crimes auxquels ils ont assisté ou participé (doctrine pragmatique: chaque mort est un viet-cong). Des fusils, mines, mitraillettes.
Au deuxième étage, une salle sur les conséquences de l'agent orange (aucun rapport avec Reservoir Dogs), défoliant massivement utilisé pour pouvoir se battre sur de la terre brûlée plutôt que dans la jungle, peu appréciée des troupes yankees. (photo+légende: produit par de nombreuses entreprises américaines, avec en tête de file les célèbres Dow Chemicals et... Monsanto !).
Au fil des photos dignes de nos gueules cassées, ici plutôt gueules fondues, on y lit que les conséquences de l'épandage se font ressentir jusqu'à la quatrième génération. Et au détour d'une salle présentant des dessins d'enfants déformés par le produit, on tombe sur un petit groupe de jeunes qu'on ne voit pas immédiatement mais qui est bien vivant: deux filles qui cousent ou bricolent, sans problème apparent, un pianiste d'une quinzaine d'années sans yeux (non pas yeux clos comme un dormeur: sans yeux, sous les sourcils juste de la peau comme la joue qui suit) et un garçon d'un âge incertain, à la tête hawkingienne, adulte sur un corps haut comme deux ans, porté par un fauteuil roulant.
Enfin, une salle consacrée aux photos de reporters morts durant le conflit (certains pendant notre guerre d'Indochine à nous, juste avant celle des ricains), avec par exemple Henri Huet ou Robert Capa. Comme quoi on peut survivre au débarquement de Normandie et sauter sur une mine à Da Lat vingt ans plus tard. What do we say to the god of death ?
Après ces (très) dures images, repos dans le parc Tao Dan puis retour à pied toujours très animé, où l'on croise une pagode et une jolie église.
Une bonne nuit de non-sommeil plus tard, départ pour le Sud : direction le delta du Mékong. A plus dans le bus.
écrit par Rémi le 17 nomvembre
coucou - c'est formidable de vous suivre sur ce blog- continuez ainsi on voyage avec vous et vous nous apprenez beaucoup sur ce pays -
de grosses bises